2013-03-26

 

Les voyages du sous-marin jaune

Ce n'est pas si souvent qu'une nouvelle se fasse publier deux fois par la même revue, mais c'est ce qui est arrivé à « Terre de liberté », une histoire de science-fiction de ma plume parue dans le 125e numéro de Yellow Submarine en 1998, puis dans le 136e numéro qui vient de sortir.  En son temps, le nom de la revue rendait hommage au célèbre film du même nom des Beatles en 1968, lui-même tiré de la chanson éponyme (sortie en 1966) d'un album réuni en 1969 dans la foulée du film.  L'histoire du film se situait aux confins de la science-fiction et du merveilleux.  Si l'expédition sous-marine des personnages pouvait rappeler les voyages du capitaine Nemo, les lieux visités et les personnages rencontrés  en chemin relevait plutôt d'une fantaisie bonne enfant.  C'était sans doute un modèle approprié pour le fanzine fondé en 1983 par André-François Ruaud, que j'ai rencontré pour la première fois au congrès Boréal de Chicoutimi en 1988.  L'aventure du fanzine a duré de nombreuses années et la photo ci-dessous illustre plusieurs changements de maquettes et de formats.  Le numéro 136 est une publication spéciale pour les trente ans de Yellow Submarine qui offre, sous une jaquette orange, une sorte de palmarès des textes les plus représentatifs du fanzine.

C'est donc toute une époque dont on fait le bilan : une époque caractérisée par l'importance donnée à l'imagination et à l'ouverture à l'altérité.  Si des rumeurs suggèrent encore aujourd'hui que la compagnie Apple qui fabrique des iPod pourrait devoir son nom à la vénération de Jobs pour la compagnie Apple fondée par les Beatles, malgré les dénégations de Wozniak, c'est bien parce qu'il semblerait assez naturel que la production des Beatles, ouverte à de nombreuses expérimentations et formes de l'imaginaires, ait inspiré en partie une des compagnies au cœur de la révolution informatique des trente dernières années, justement...

Ce qu'on oublie parfois, c'est que le film Yellow Submarine était, dans une toute petite mesure, une production québécoise.  Si le responsable du film, George Dunning, était un Torontois de naissance comme moi, expatrié aux États-Unis puis au Royaume-Uni, il a fait appel à un Britannique installé au Canada, Gerald Potterton, pour faire réaliser une partie de l'animation dans les studios de la compagnie que Potterton fondait justement en 1968 à Montréal.  (Potterton serait à l'origine plus tard de l'adaptation de l'esthétique de la revue française Métal hurlant sous la forme d'un long métrage animé, Heavy Metal.)  Oui, les sous-marins jaunes voyagent, sautent les frontières et relient le réel au merveilleux.  C'est ce qui fait leur charme.

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