2012-03-09

 

Plus borgésien que Borges

Plus mécanique qu'organique, le premier roman de Daniel Canty, Wigrum (La Peuplade, 2011), témoigne de son intérêt de longue date pour les êtres artificiels qui singent les êtres vivants. De là à suggérer que Wigrum est un roman artificiel qui tente de vivre la vie des fictions en empruntant des idées, des inspirations et des pièces rapportées à toute une galaxie de fictions antérieures, tel le monstre de Frankenstein ou une Ève future ou un quelconque automate assemblé à l'image de son créateur, il n'y aurait sans doute qu'un pas. Mais c'est un pas qu'il faut refuser de sauter.

La complexité des enchâssements narratifs et diégétiques du roman a déjà été cartographiée par cet article de Sébastien Ste-Croix Dubé. Est-ce l'aspect qui compte le plus dans ce livre ou est-ce une simple mécanique du vertige?  L'impossibilité de trancher fait sans doute partie des charmes de cet ouvrage, en fait.  Celui-ci est à la fois un catalogue d'idées ingénieuses, de vignettes incomplètes et de variations sur des thèmes empruntés à d'autres ouvrages, un beau livre orné de dessins aux contours estompés et l'histoire d'un mystérieux collectionneur qui ne prend pas vraiment vie dans les pages de ce livre, mais qui est l'objet d'une enquête fascinante.  En tant que tel, Wigrum fait figure de livre agréable et ambitieux, à conserver dans sa collection aussi longtemps qu'on conservera le goût de lire et de collectionner...

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