2011-10-09

 

La vague orange au Québec

La pilule était amère pour les souverainistes québécois. Le 2 mai dernier, une vague orange délogeait le Bloc québécois de sa place au Parlement d'Ottawa en faveur du NPD. Les chantres du mouvement souverainiste ne l'ont toujours pas avalée, comme en témoigne l'élan acrimonieux de Joseph Facal publié dans Le Journal de Péladeau.

Pourquoi la pilule ne passe-t-elle pas ? Pourquoi s'attrister de la « renversante légèreté » des Québécois qui ont voté pour le NPD ? En partie, c'est que cela rappelle le verdict d'un fédéraliste quelque peu honni par la bien-pensance souverainiste, servi par Wilfrid Laurier en guise de réplique à Henri Bourassa au sujet de la guerre des Boers : « La province de Québec n'a pas d'opinions, elle n'a que des sentiments. » Laurier aurait-il eu raison ? En partie, c'est ce que cela remet en question les grandes heures de l'indépendantisme québécois. Si les électeurs québécois ont pu accorder leurs voix au NPD sur un coup de tête, conquis par le charisme de Jack Layton, dans quelle mesure n'en a-t-il pas été de même en 1976, quand le charme de René Lévesque a supplanté la Trudeaumanie ? Et si l'enthousiasme souverainiste des années soixante-dix n'avait été qu'une passade ? Envisager cette hypothèse ébranlerait les piliers de plusieurs temples...

On n'y échappe pas. Soit le Québec s'est montré inconséquent dans les deux cas, soit il a posé un choix démocratique légitime dans les deux cas, soit il s'est avéré plus réfléchi dans un cas que dans l'autre — mais se montrer irréfléchi de temps en temps, c'est faire preuve à tout le moins d'inconstance... Mieux vaudrait accepter que le peuple est souverain et qu'il choisit au mieux de ses connaissances.

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