2011-09-07

 

Le passé et le futur de l'édition ?

Je m'en voudrais de ne pas souligner la réussite de la souscription des éditions Les Six Brumes pour le roman de science-fiction québécoise Noir Azur de Dave Côté. Il s'agit d'une stratégie qui renoue avec un procédé ancien, usité aux dix-septième et dix-huitième siècles, et peut-être avant. Comme il est devenu plus facile de financer l'édition d'un livre par souscription qu'en le vendant par les canaux de la distribution conventionnelle, c'est une stratégie qui est sans doute appelée à devenir plus populaire encore, surtout quand un éditeur peut compter sur un bassin de lecteurs potentiels. Dans le cas de Dave Côté, celui-ci avait l'avantage de s'être fait connaître de ces lecteurs potentiels en signant des nouvelles percutantes dans Solaris et dans Brins d'éternité. C'est en partie sur la foi de ces textes que j'ai souscrit. Les Six Brumes ont offert la flexibilité nécessaire pour rejoindre des acheteurs qui ne disposaient (pas encore?) de tous les moyens de paiement possibles. Du coup, je ne suis pas surpris du succès de la tentative, même si la création d'une page Facebook râtissait peut-être un peu large...

En attendant, il semble clair qu'une écologie de la SFCF se met en place, qui permet aux auteurs de se lancer dans les revues pour ensuite faire leurs premiers pas chez un éditeur comme Les Six Brumes. Ceci rend toute leur pertinence aux revues comme Solaris, qui avaient perdu du terrain comme marchepied littéraire depuis la disparition presque complète du recueil de nouvelles comme produit d'édition. Mais Dave Côté a fait le saut en signant un roman, pas un recueil. Comme quoi la question de la place des nouvelles dans cette écologie de la SFCF va demeurer en suspens...

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Comments:
J'ai aussi souscrit au projet de publication du roman de Dave Côté, malgré la maladresse de l'argument de l'éditeur qui voulait pelleter dans la cours des lecteurs la responsabilité d'une éventuelle non-publication. Mais je ne pense pas que nos jeunes amis répéteront cet argumentaire, car d'autres le leur ont reproché.
Je ne te suis pas trop quand tu suggères que ce mode d'édition, peut-être appelé à se développer, "rend toute leur pertinence aux revues". Les revues n'ont jamais perdu leur pertinence, même si on peut regretter en effet la quasi disparition des recueils de nouvelles.
Joël Champetier
 
C'est moins le mode d'édition qui me semble redonner un peu de pertinence aux revues que l'exploitation par cette initiative du bassin existant de lecteurs (entre autres, de revues) afin de recréer le lien entre la publication en revue et la publication en volume. (Autrement dit, la publication en revue permet de fidéliser un lectorat qui permet ensuite la réalisation d'un livre, au lieu de faire dépendre celle-ci des seuls choix d'un directeur littéraire et d'un éditeur.)

Car, sinon, du point de vue du développement d'une carrière littéraire en sf au Québec, l'absence de relais pour l'écrivain signant des nouvelles dans Solaris limitait l'intérêt de la chose à ses aspects pécuniaires et pédagogiques (non négligeables, certes, mais pas toujours suffisants).
 
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