2010-12-27

 

Les vertus de l'argent sonnant et trébuchant

En novembre dernier, le Globe and Mail publiait un article d'Ira Basen intitulé « The algorithm method: Programming our lives away ». L'article rappelle l'utilisation de plus en plus commune d'algorithmes programmés pour prendre les décisions qui nous concernent, en fonction de variables heuristiques, parfois, ou d'arbres de décision, souvent. Lorsque le choix des variables déterminantes n'est plus entre nos mains (parce qu'une corrélation significative a été observée) ou que la structure de l'arbre de décision n'est connue que des initiés, le contrôle des événements échappe un peu plus à la majorité de la population. Évidemment, les algorithmes n'ont prise sur nous que si nous sommes soumis à une surveillance préalable, ou si nous participons au dévoilement des données nous concernant. Encore qu'il est difficile de ne pas être repéré, tôt ou tard :

« The most useful algorithms can incorporate enormous amounts of data that we make available to them — sometimes wittingly, sometimes not — to make connections between seemingly unconnected pieces of information and predict our behaviour. Every credit-card purchase, every search, every click of the computer mouse adds to this massive database of our interests and intentions. »

Ceci m'a rappelé que, dans le feuilleton Le Ressuscité de l'Atlantide, j'écrivais dès le milieu des années quatre-vingt sur les vertus de l'argent sonnant et trébuchant dans un monde où les transactions numérisées seraient faciles à surveiller et faciliteraient la surveillance des faits et gestes des citoyens du futur. Voici le passage de l'épisode publié dans imagine... 36 en octobre 1986, où les personnages empruntent un trottoir roulant :

En sautant dessus, la psychicienne jeta quelques pièces dans la gueule d'une machine qui
surveillait l'accès au tapis roulant. Alexis Lewis se redressa et déclara:

— Je suppose que tu ne connaissais que la monnaie métallique ou de papier à ton époque. De nos jours, il y a aussi l'argent électronique mais nous aimons porter un peu de monnaie. C'est plus pratique et plus discret que les électrons pour ceux qui se méfient du grand nez d'un gouvernement contrôlant les ordinateurs...

En 1986, c'était la surveillance du gouvernement qui suscitait l'inquiétude. De nos jours, si l'information qui nous concerne se retrouve plutôt entre les mains des grandes compagnies (comme Google), est-ce une raison pour ne pas s'en inquiéter?

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Comments:
Avez-vous lu mon commentaire sur ''Le grand retour du blogueur''?

Serge
 
C'est une raison pour s'en inquiéter en effet, dans la mesure où les multinationales cherchent à tirer de l'argent de partout et par n'importe quel moyen. d'où l'utilité aussi de trier l'info qu'on met en ligne, entre autres choses, ou éviter de cumuler les bouts de plastique que sont les cartes de divers magasins, qui renseignent sur les habitudes de consommation.
 
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