2010-12-10

 

Le conformisme par facilité ?

Pourquoi la jeune génération Y nous semble-t-elle — à certains d'entre nous du moins — plus conformiste que celle de ses parents ?

Outre le contexte progressiste des années soixante et soixante-dix qui avaient érigé le dynamitage des valeurs établies (dévotion religieuse, ruralisme, racisme, sexisme) en pré-requis de la société de demain et le ralentissement récent des progrès susceptibles de sous-tendre un tel discours progressiste, il faut reconnaître que les parents des baby-boomers étaient plus qu'un peu cette « Greatest Generation » qui avait remporté la Seconde Guerre mondiale, assuré la prospérité de l'économie, fondé l'État-providence, marché sur la Lune et pris au sérieux les droits fondamentaux. Pour faire mieux, il allait falloir se lever tôt et se retrousser les manches — ou bien trouver une manière de ringardiser ces accomplissements en faisant passer leurs responsables pour des fossiles. D'où la contre-culture. Mais la rébellion ne saurait être aussi vive chez les jeunes d'aujourd'hui. Leurs parents se désespéraient de faire mieux que la génération de leurs grands-parents, mais les jeunes d'aujourd'hui ont le droit de trouver parfaitement réaliste l'ambition de faire mieux qu'une génération qui lègue à ses enfants des familles éclatées, des pays endettés jusqu'à la gauche, un monde miné par l'expansion des fondamentalismes religieux, en particulier islamistes, et une relève déficiente. Du coup, pas besoin de changer les règles pour jouer le jeu. Si le but du jeu, c'est de faire mieux que ses parents, il n'y aura pas besoin de faire preuve d'imagination, car la barre n'est pas fixée très haut.

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Comments:
oui, ou encore, il s'agit peut-être d'une sur-organisation de ces jeunes générations. Plus on "progresse", et plus la prise en charge est "efficace", coordonnée, etc. au travers des vingt premières années. Y a-t-il place à l'imagination, à l'ambition quand le chemin est trop bien tracé ?
 
Ptêt que les parents "boomer- divorcés-sur le bord du burn out-plein de fric mais égoïste-persuadés d'avoir raison" ont légué à leurs enfants l'envie d'une vie simple et stable, ainsi que l'impression qu'ils n'auront raison que le jour où le gouvernement ne sera plus dans les mains de cette génération-là et que, en entendant, mieux vaut dire "oui gouvernemaman"...
 
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