2010-03-31

 

Le sourire de la Lune

J'ai signé il y a quelques années une nouvelle intitulée « Le sourire de la Lune » qui était sans prétention mais qui était de la science-fiction à peine fictive. De la sf dure, donc. Encore qu'imaginer une armada internationale de sondes spatiales lancées pour détourner un astéroïde géocroiseur qui finira par s'écraser sur la Lune, c'est devenu presque audacieux...

Les nouvelles de ces derniers jours m'ont rappelé à l'époque où la Lune ne semblait pas si loin et où on rêvait de colonies lunaires. Aujourd'hui, j'ai visité, ès qualités, un collectionneur d'épinglettes et de macarons commémoratifs associés à l'exploration de l'espace. Comme la personne en question est d'origine russe, sa collection de pièces soviétiques et russes était superbe : plus de deux mille épinglettes remontant parfois jusqu'à Spoutnik et illustrant toute l'histoire des missions soviétiques et russes jusqu'à aujourd'hui. Sauf erreur de ma part, j'y ai bel et bien retrouvé deux épinglettes héritées de ma tante, qui les avait acquises lors d'un voyage en Europe au début des années soixante, l'une reproduisant le visage de Gagarine et l'autre illustrant une mission soviétique en 1959 (une des fusées Luna, je crois). Moi-même, j'ai encore dans mes souvenirs d'enfance quelques témoignages de l'engouement soulevé par les premiers hommes sur la Lune, en 1969. Par exemple, j'inclus ci-contre les deux côtés d'une petite pièce commémorative qui doit être canadienne puisqu'elle est bilingue. Côté pile, c'est le module lunaire sur la surface de notre satellite. Côté face, ce sont les profils héroïques des trois astronautes. Ce qui peut frapper, c'est leur relative jeunesse, malgré leurs traits burinés par une vie d'aviateur. Né en 1930, Buzz Aldrin avait trente-neuf ans en juillet 1969, mais Neil Armstrong, né la même année, ne les avait pas encore. Quant à Michael Collins, resté en orbite lunaire, il était né la même année (à Rome, en Italie) et il avait trente-huit ans, comme Neil. Depuis, la Lune est redevenue un astre qu'on scrute à distance, même si on profite désormais de satellites artificiels et de sondes qui rasent la surface. Les photos du Lunar Reconnaissance Orbiter, en particulier, ont favorisé des retrouvailles virtuelles. Les épaves de la « conquête de l'espace » ont été repérées : sites d'alunissage des modules étatsuniens, véhicules automatiques soviétiques... La fusée d'appoint d'Apollo 13, que les ingénieurs de la NASA avaient envoyée s'écraser à la surface de la Lune dans le cadre d'un programme d'expériences sismiques pour déclencher des tremblements de lune, a créé le cratère que l'on voit dans la photo ci-dessous.(Photo prise par le LRO et fournie par NASA/Goddard/Arizona State University.)

Le cratère était trop petit pour être visible de la Terre, mais disons, pour filer la métaphore, que l'humanité a créé quelques verrues sur le visage de la Lune... Si ça se trouve, elles dureront plus longtemps que les pyramides.

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