2010-02-08

 

La croissance à venir

Un nouveau livre de Raj Patel, The Value of Nothing, était critiqué en fin de semaine dans The Globe and Mail. Patel soutient que la croyance au libre-marché a viré au fondamentalisme depuis 1970 et que cette foi dollarisée a exalté la cupidité et encouragé la déréglementation ainsi que le consumérisme, de sorte que nous en payons désormais le prix sous la forme d'une planète polluée, de nations ou de familles obérées par l'endettement, et d'individus affligés par l'insomnie et l'obésité.

Depuis la Révolution industrielle, on pourrait soutenir que la croissance économique a jusqu'à aujourd'hui été alimentée par la croissance démographique qui induit au minimum des économies d'échelle et une croissance simultanée du marché potentiel : il y a plus de consommateurs et, ceteris paribus, ils sont plus faciles à desservir plus ils sont nombreux. L'innovation, sous la forme d'une meilleure organisation du travail et d'améliorations techniques de la productivité (permises par l'exploitation de nouvelles sources d'énergie fossile), a également rendu possible la croissance économique par personne. Bref, à capacité d'achat et de travail égale, l'augmentation de la population entraînera forcément une croissance globale de l'économie, tôt ou tard.

Or, la croissance démographique mondiale n'est pas terminée, même si on en voit (peut-être) le bout d'ici trente ou quarante ans. Ceci suggère que la croissance de l'économie reprendra si elle n'est pas enrayée par des catastrophes de très grande ampleur. À court terme, de telles catastrophes restent possibles, mais pas nécessairement probables.

Malgré la sévérité de la récession actuelle, l'augmentation de la population mondiale laisse donc croire à un retour de la croissance... si les nouvelles générations (qui se trouveront pour la plupart au-delà des frontières de l'Europe et de l'Amérique du Nord) obtiennent les moyens d'acheter ce qui leur faudra pour vivre décemment. En revanche, l'avenir des populations vieillissantes (dont le Québec) est nettement moins clair.

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