2009-03-19

 

Forcez-moi à le faire ?

La réaction de Barack Obama à la nouvelle au sujet des primes mirifiques versées aux employés d'AIG (dont certains qui sont directement impliqués dans des opérations hasardeuses plutôt destructrices de valeurs boursières qu'autre chose) est peut-être révélatrice d'un plus grand sens de la politique qu'on lui reconnaît parfois. En effet, tandis que ses subordonnés défendaient la remise de ces primes au nom de l'inviolabilité des contrats, Obama décidait de jouer au tribun en dénonçant les primes en question.

Ce faisant, il semble attiser l'indignation sous la forme d'un feu dévorant au risque de lui en cuire, mais si la pression populaire lui permet de pousser le Congrès dans la direction voulue, la stratégie pourrait rapporter des dividendes à plus long terme. Il est suffisamment intelligent pour qu'on n'exclue pas une telle réflexion stratégique... D'ailleurs, dans les milieux de gauche aux États-Unis, on répète à l'envi depuis quelques années une anecdote qui remonterait à l'époque de Franklin Delano Roosevelt et qui en dit long sur les limites du pouvoir présidentiel aux États-Unis. Il en existe plusieurs versions et il est bien possible que Roosevelt ait servi le mot plusieurs fois aux militants qui le rencontraient pour le convaincre d'agir dans telle ou telle direction. Dans cet entretien, Katrina vanden Heuvel décrit la chose ainsi :

« But the story [is], and everyone has their tale, whether it was Sidney Hillman, the labor leader, or Frances Perkins, the first woman in the cabinet, comes into Roosevelt's and, she goes, "We got to do this. We got to do that. We got to speak out more boldly."

And Roosevelt says, "Go out and make me do it." »

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