2009-01-30

 

Le budget de l'ignorance

À l'origine du krach boursier des six derniers mois, il y a une bulle immobilière démesurée, dont je parlais en 2007, et qui se distingue par son improductivité. Les investissements fonciers engendrent rarement de nouvelles efficacités. Le parc immobilier gagne en extension et peut-être en qualité, mais pas au point d'améliorer les capacités productives de l'économie. En fait d'investissement, il s'agit surtout d'une dépense.

Mais ceci échappe toujours aux Conservateurs canadiens, ces partisans de l'État-providence pour les gens d'affaire mais pour personne d'autre. Le budget de cette semaine déboursera des millions pour investir dans... l'immobilier! Et il coupera des millions aux chercheurs canadiens, sauf changement de cap de dernière minute. La stupidité des politiques à courte vue du gouvernement Harper est insondable, mais il fallait s'y attendre de la part de négateurs du réchauffement climatique et de croyants au créationnisme.

Jusqu'à maintenant, Ignatieff s'écrase, avec tout juste un peu plus de style dans l'art de la courbette que Stéphane Dion. Pourtant, il a recensé fort justement les carences et lacunes d'un budget qui fait le minimum pour ceux qui perdent leur emploi.

Le problème des Libéraux, c'est qu'à force de s'effacer, on ne saisit plus exactement en quoi ils croient. Ont-ils encore des principes? Hier, Ignatieff se plaignait des menaces protectionnistes des États-Unis, mais a-t-il soulevé la question de cet oubli majeur des Conservateurs? Qu'est-ce qu'il faudrait pour que les Libéraux se décident enfin à désavouer Harper? Certes, les Conservateurs sont un peu dans la même situation depuis que Harper est allé à Canossa pour rester au pouvoir, mais ils restent libres de faire beaucoup de dégâts, comme on le voit dans le cas de Génome Canada ou des conseils subventionnaires de la recherche auxquels on impose des coupures.

Marc Garneau laisse espérer des amendements pour réclamer un meilleur financement de la recherche. On verra, mais peut-être bien que j'appellerai son bureau de comté.

Libellés : ,


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?