2008-11-28

 

La continuité rétroactive

On me demande souvent si j'écris mes romans avec l'aide d'un plan, ou sans. La réponse dépend en partie de ce qu'on entend par un plan. Certains auteurs dressent un plan si détaillé que chaque scène a droit à un petit résumé, ou du moins c'est ce que j'ai cru comprendre. À l'autre extrême, on trouve les auteurs qui se lancent à l'aventure sur la corde raide, sans filet, en se fiant à leur ingéniosité pour se tirer d'affaire quand on est en panne d'inspiration et qu'un rebondissement de l'intrigue ne vient pas, et qu'il faut inventer.

J'ai tendance à croire qu'on ne peut jamais se passer d'un minimum d'inventivité en temps réel. Qu'on ait fignolé un plan ou non, l'écriture peut révéler des failles inattendues, des erreurs de logique ou de cohérence, des nuances de la personnalité des personnages, etc. qui obligent à des révisions en cours de route. La solution consiste souvent à changer quelque chose qui est déjà écrit afin de préparer le dénouement recherché. En anglais, cela tombe sous coup du retconning. Le retcon, de « retroactive continuity », c'est la création rétroactive de la continuité narrative. Mais elle est plus facile à imposer par le fiat de l'auteur dans un texte postérieur que lorsqu'il faut retourner en arrière et modifier un texte déjà écrit. Quand on travaille sur l'équivalent d'une trilogie, c'est ça qui prend du temps...

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