2008-08-30

 

Sonnets albriens (5)

Ah, béni soit le fer qui me fendit la panse
comme on ouvre le cerf encore pantelant!
À l'ennemi d'hier, je dois l'heureux élan
qui me donna l'hiver pour qu'à la vie je pense.

Et bénie de Dieu soit la main qui me panse
pour que j'aille mieux et, de nouveau vaillant,
voie ses tendres yeux m'oublier défaillant!
Quand le cœur est vieux, l'espoir paie la dépense

Il arme un amour neuf, trop fort pour son berceau
trop pressé de courir et de tenter le saut,
même si le mépris, ah, doit mon cœur crever!

Mais bénis soient les mois de la morte saison
et les longues soirées quand le soldat navré
guérit ses blessures et sourit sans raison

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