2008-07-23

 

La nouvelle garde

Après le roman de Scalzi, Old Man's War, je suis passé à un roman de Nick Sagan, le fils de Carl, et j'ai découvert un ouvrage nettement plus satisfaisant. Certes, l'écriture n'est pas excessivement recherchée et l'intrigue, qui rebondit d'une péripétie à l'autre, reflète en partie l'expérience télévisuelle de Sagan : on a l'impression de passer d'un épisode à l'autre dans le cadre d'une série télévisée qui suit une trajectoire propre, qui ne sera pas nécessairement affectée par chacune de ces péripéties. Néanmoins, les personnages ont une complexité qu'on ne retrouve guère chez Scalzi, ils ont une pensée plus nuancée et ils se permettent d'espérer en un monde meilleur.

Le troisième volume d'une trilogie est souvent illisible pour qui n'a pas lu les deux autres. Mais Everfree (2006) de Nick Sagan n'exige pas qu'on ait lu Edenborn ou Idlewild auparavant. L'auteur a choisi de mettre en scène de nouveaux défis pour les protagonistes des livres précédentes, des posthumans qui ont grandi dans une réalité virtuelle, vaincu une épidémie meurtrière pour les humains ordinaires et commencé à ressusciter les humains cryogénisés. Ce sont ces ressuscités qui vont compliquer les choses pour le personnage principal, Halloween, et ses semblables.

C'est presque l'envers du roman de Scalzi. Cela se passe sur Terre, et non dans l'espace. Et l'humanité doit apprendre à vivre ensemble au lieu de se débarrasser de tous ses ennemis. Certains personnages restent un peu superficiels, en particulier Halloween, dont l'exploration des conflits intérieurs n'est pas plus creusée que dans les séries télévisées qui présentent des personnages sardoniques dont les commentaires acerbes sont censés révéler les gouffres intérieurs...

Toutefois, Sagan déploie de nombreuses ressources de la science-fiction moderne sans rechigner : intelligences artificielles, réalités virtuelles, biotechnologie, théories scientifiques récentes en biochimie et primatologie... C'est ce qui en rend la lecture agréable même quand on se rend compte qu'il ne s'agit que d'une énième variation sur un thème post-apocalyptique. On lit de la sf de notre siècle et non du siècle dernier.

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