2008-05-27

 

Les braises de la mémoire

L'autre jour, la bande-annonce de City of Ember, le film tiré du roman jeunesse éponyme de Jeanne DuPrau, m'a tout de suite fait penser à Surréal 3000, le roman de Suzanne Martel paru au Québec en 1963 (sous un autre titre). Pourquoi? À cause des points communs les plus évidents...

— les personnages vivent dans une ville souterraine;
— cette cité souterraine est un refuge occupé à la suite d'une catastrophe ancienne;
— l'alimentation en électricité de cette ville est de plus en plus aléatoire;
— la source de cette électricité est quasi sacralisée;
— un des jeunes personnages est mêlé à l'entretien ou à la réparation des équipements fournissant la ville en électricité;
— un autre jeune personnage trouve un moyen de quitter la ville;
— quand les citoyens de la ville souterraine émergent à l'air libre, ils rencontrent des survivants du désastre qui ont constitué un village revenu à un mode de vie primitif (dans le cas des écrits de DuPrau, ceci se passe dans The People of Sparks, la suite de City of Ember)

Est-ce un cas de plagiat ou de cryptomnésie? Le roman de Suzanne Martel a bénéficié d'une traduction en anglais par Norah Smaridge et d'une édition aux États-Unis en 1964, sous le titre The City Under Ground. Née en 1944, DuPrau aurait donc pu lire le roman de Martel à l'âge de vingt ans environ.

City of Ember est paru en 2003, mais, sur son site, DuPrau affirme l'avoir écrit il y a de nombreuses années et avoir été inspirée par son expérience d'enfant des années cinquante marquées par la peur de la guerre nucléaire et la création d'abris. Mais la phrase cruciale est plus vague : « But I was also just interested in the idea of a city that had no light other than electricity. What would it be like to live in such darkness, and to know that light and food and supplies were all running out? And not to know about weather or trees or animals (except for a few rats and insects) or any other places? » Le « But » initial laisse entendre que cet intérêt n'était pas directement relié à son expérience des années cinquante et DuPrau n'indique pas ce qui aurait été à l'origine de cet intérêt... Elle reste vague aussi sur la date des premières ébauches du roman. Par conséquent, la question reste posée : plagiat, cryptomnésie ou coïncidence ?

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Comments:
bonjour juste pour faire remarquer que l'on retrouve également ses ingrédient dans le livre de gille thomas la légende des niveaux fermés
parue au édition fleuve noir dans la collection anticipation n°841 de janvier 1978 donc bien avent que jeanne duprau n'es écrit le sien. je n'es pas lu sont livre mais quand j'ai vue le films qui en es inspiré j'ai tout de suit songé au plagiat.
il ce peut que le thème des survivant oublier au fond de leur abri soutérrain soie un thème récurent dans la science fiction.
 
Salut,

En effet, vous avez raison de parler d'un thème récurrent et je me souviens moi-même d'un certain nombre de romans et de nouvelles dans cette veine, y compris celui de Thomas que j'ai lu il y a quelques années. Mais la plupart sont postérieurs au roman de Suzanne Martel.

Et les ressemblances entre le roman de Martel et celui de Duprau sont quand même curieuses. Et comme le roman de Martel a été traduit en anglais, contrairement à celui de Thomas, il y a un lien supplémentaire...
 
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