2008-04-11

 

Facettes historiques

Aujourd'hui, journée du colloque Pierre-Savard à l'Université d'Ottawa. Je n'ai pu assister qu'à la seconde moitié du programme.

En début d'après-midi, avant d'aller se faire interviewer pour l'émission « Macadam Tribus » de Radio-Canada, Miss Tournevis a livré une conférence intitulée « La commémoration et l'identité, ça compte. Et ça ne compte pas ». Qu'est-ce que l'identité? La conférencière a offert sa définition selon laquelle l'identité culturelle se compose des éléments culturels qui permettent aux membres d'un groupe de se reconnaître mutuellement (comme faisant partie du même groupe). Et elle invite les historiens à se questionner, avec humilité.

Cette conférence a servi d'introduction au reste du programme. Tandis que Mélanie Morin a évoqué les infirmières canadiennes de la Grande Guerre et leur sort après le conflit, Tereasa Maillie a expliqué comment la poésie des femmes chinoises exprime souvent la tristesse et la dépression, selon des formes qui lui ont semblé mériter une comparaison avec les classifications actuelles en Occident de la détresse et de la dépression. Elle a donné en exemple la poésie de Li Qingzhao et de Wang Jiaoluan. Les figures imposées de la tristesse, de la mélancolie et de la dépression sont souvent les mêmes : sanglots douloureux, souffrance prolongée, insomnie, désespoir, attrait du suicide...

En fin d'après-midi, j'ai surtout apprécié la communication de Daniel Laxer de l'Université de Toronto, qui s'est penché sur les chansons de Voyageurs, mais aussi une chanson autrefois célèbre, « Canadian Boat Song » du poète irlandais Thomas Moore qui avait voyagé sur le Saint-Laurent de Kingston à Montréal en canot avec des avironneurs canadiens.

Enfin, j'ai tenté de regrouper les thèmes de la poésie féminine chinoise identifiés par Maillie au sein d'un seul sonnet...

Écouter la réponse du silence

Beauté abandonnée, j'ai tellement pleuré
l'homme que j'ai aimé depuis qu'il est parti
que je ne peux verser que l'ultime partie
de mon corps décharné pour ma peine leurrer

Des larmes de mon sang, j'ai si longtemps pleurées
pour noyer le tourment au printemps ressenti
qu'enflent déjà les vents de l'hiver pressenti
sans que cesse pourtant ma peine d'affleurer

Quel homme chérira demain ma peau d'ivoire,
m'enserrant dans ses bras pour me rendre l'espoir,
et, oui, me sauvera des nuits quand point ne dors?

Mon amant m'a laissée, la tristesse est venue
et m'a dit d'embrasser sa douce amie la mort
si je veux m'enfoncer, au sommeil revenue...

Libellés : , ,


Comments: Publier un commentaire

<< Home

This page is powered by Blogger. Isn't yours?