2008-01-06

 

L'avenir du Canada français

Assurer l'avenir du français du Canada n'est pas compliqué. Les solutions sont sinon faciles, du moins évidentes.

Maintenant que des écoles francophones sont disponibles dans la plupart des régions du pays, tout ce qu'il manque, ce sont des élèves. Pour avoir plus d'élèves, il suffirait d'en faire plus, c'est-à-dire qu'il suffirait d'augmenter le taux de natalité des francophones. Mais il serait également possible de faire venir plus d'enfants d'ailleurs, grâce à l'immigration. Peut-être faudrait-il reconnaître plus volontiers certains diplômes pour convaincre certains immigrants de s'établir dans des régions qui accueillent relativement peu d'immigrants francophones, mais l'effet dans les deux cas (natalité accrue, immigration accrue) serait nettement plus efficace qu'au temps où les écoles offrant des cours en français étaient rares, ou coûteuses, ou confessionnelles. Mais je n'ai pas dit que ce serait facile...

Le français pourrait également s'imposer si la vie en français était suffisamment intéressante et passionnante pour convaincre les francophones de maintenir leur identification au fait français. C'est un problème dont on parle peu au Canada. Hors du Québec, la culture populaire en français est soit pratiquement folklorique (dans la mesure où elle passe encore par les traditions ancestrales) soit québécoise, et véhiculée comme telle par la plupart des médias francophones disponibles (Radio-Canada, etc.). Par conséquent, la vie quotidienne tend à se vivre au minimum à moitié en anglais, parce que le modèle québécois proposé par les médias est aussi inadéquat que les modèles traditionnels à base de violoneux et de tourtières. Il faudrait une culture d'expression française moins rattachée au Québec et qui offrirait un modèle de rechange à la vie en anglais, mais sans ignorer le fait anglais dans l'environnement des minorités francophones du pays. Je n'ai pas dit que ce serait facile...

En fin de compte, la survie du français dépend de choix individuels, partout au Canada, y compris au Québec. Si le français perd du terrain sur l'île de Montréal, c'est en partie parce que des francophones choisissent de quitter l'île. À coût égal, on peut acheter un condo en ville ou une maison à Terrebonne. S'ils préfèrent un pavillon, c'est parce qu'ils veulent l'étalement urbain autour de Montréal et c'est cet étalement qui éloigne de l'île une partie de la population francophone. Par conséquent, ils veulent aussi que le français soit de plus en plus dilué comme langue. Rejeter la faute sur les immigrants ou les minorités linguistiques, c'est de l'aveuglement pur et simple. Quelque part, si les francophones refusent de côtoyer les non-francophones, ils ne devraient pas se plaindre si ces derniers ne voient pas l'intérêt de choisir une destinée en français.

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