2007-12-03

 

Quand voter, c'est parier

Les résultats officiels du vote pour le poste de maire à Québec donnent Régis Labeaume gagnant. Permettez-moi de sourire dubitativement...

Qui est Labeaume? Un homme d'affaires millionnaire qui a des idées et qui veut bousculer l'administration municipale, mais qui veut favoriser le milieu des affaires et semble vouloir faire avancer les choses contre une partie de la municipalité. Qui est la perdante? Ann Bourget, une femme d'expérience au conseil municipal (depuis 2001) et qui s'intéresse directement à la gestion urbaine depuis sa maîtrise en aménagement du territoire et développement

Que promettait Labeaume? De ne pas augmenter les impôts plus rapidement que le coût de la vie et de faire des économies avec l'administration municipale (en innovant...) afin d'améliorer l'attractivité de la ville, d'améliorer les transports en commun, d'entretenir les infrastructures (sans en construire de nouvelles) et de financer une politique d'intervention sociale.

Que promettait Bourget, ou plutôt son parti? De ne pas augmenter les taxes foncières plus rapidement que le taux d'inflation, de limiter l'augmentation des dépenses et de trouver d'autres sources de revenus que les taxes foncières afin d'améliorer l'attractivité de la ville, d'améliorer les transports en commun, d'entretenir les infrastructures et de financer diverses interventions sociales et environnementales.

Les différences sont donc mineures, sauf que Labeaume sera plus ou moins isolé au sein du conseil, a priori, et qu'il espère non seulement gérer de manière serrée mais dégager de nouveaux fonds en réformant l'administration. Ceci me rappelle inéluctablement la lutte de Larry O'Brien et Alex Munter pour la mairie d'Ottawa, qui avait abouti à la victoire décisive d'O'Brien. O'Brien était le richissime homme d'affaires sans expérience municipale qui promettait un gel des taxes foncières grâce à la réalisation d'économies dans les opérations municipales qu'il réformerait en innovant et en important les recettes du monde des affaires. Munter était plus jeune et plus expérimenté au sein de l'administration municipale. Et il a perdu.

Mais, depuis, je crois qu'on peut dire qu'Ottawa s'en mord les doigts. Larry O'Brien est loin d'avoir rempli ses promesses. Il s'avère qu'il n'est pas si facile de dégager des marges supplémentaires en réformant l'administration municipale. O'Brien commence à comprendre que les gouvernements municipaux doivent composer avec le pelletage de responsabilités des paliers supérieurs, mais sans augmentation concomitante de leurs moyens... Et un maire isolé au sein du conseil a une influence limitée.

On verra bien s'il en ira de même à Québec, mais j'ai quand même l'impression que les électeurs de Québec ont voté pour une chimère, pour l'espoir plutôt que le réalisme, bref, pour le miracle qui leur permettrait d'échapper au prix à payer pour les erreurs du passé...

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