2007-11-19

 

Notre futur génétique

Un site de veille technologique, plus ou moins dilettante, signale le site 23andme. Celui-ci promet (comme d'autres, il me semble) d'analyser votre code génétique et de lui faire avouer toutes sortes de secrets. Est-ce une autre étape sur le chemin qui mène à Gattaca ou Brave New World, comme le suggèrent des commentaires? Il ne s'agit pas encore de manipuler les gènes, mais la sélection des individus sur la base du code génétique n'est pas nouvelle. Le racisme repose sur l'assimilation de la personne à son phénotype. Et de nombreuses études ont démontré que, très souvent, on juge les personnes sur la base de leur apparence sans en être conscient, ce qui revient quand même à juger sur la base d'une partie du génome.

Pour l'instant, l'analyse du code génétique prétend surtout mettre en lumière les futures maladies génétiques ou facteurs de risque susceptibles de déterminer le décès.

Dans le numéro de décembre de Discover, une entrevue avec Elizabeth Blackburn, la co-découvreuse de la télomérase, permettait à la scientifique de signaler une étude sur l'influence des gènes sur la longévité. Sans l'identifier, elle faisait référence à un article de Natalia S. Gavrilova et cie, «Evolution, mutations, and human longevity: European royal and noble families », paru dans Human Biology en 1998 et que l'on peut acheter sur Amazon. En analysant les données généalogiques de plusieurs milliers de membres de familles royales et nobles en Europe, l'étude avait révélé qu'après l'âge de 60 ans environ, une corrélation assez forte apparaissait entre l'âge des parents et des rejetons. Ceci suggère, d'abord, qu'il existe des gènes déterminant la longévité (Heinlein avait raison!), mais ensuite que l'environnement (la petite enfance, les circonstances de vie, les accidents, les excès, voire les maladies génétiques, etc.) occulte l'action de ces gènes jusqu'à la vieillesse. Ce n'est que lorsque les individus ont échappé à tous ces facteurs de risque que la qualité du génome se traduirait par une longévité accrue.

Bref, même s'il existe des gènes permettant de vivre plus longtemps, cela ne dispenserait pas de vivre en ascète jusqu'à ce qu'ils prolongent la vieillesse... Et s'il y avait un gène de l'immortalité pour les humains, ce serait quand même difficile de vivre plus de 10 000 ou 20 000 ans selon les statisticiens!

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