2007-09-08

 

La fête du pite

La fête du pite, que l'on pourrait aussi appeler le Farthing Party dans la langue de Shakespeare, a lieu pour la deuxième fois à Montréal. Des visages connus et moins connus se croisent dans la salle de l'hôtel : Grimmwire, le Grand Chloré, le Grand Distrait, le Roquelunien, Jeff Leblanc... D'outre-frontière sont venus des fans et des amis de la Kifophile, dont Pamela Dean et Patrick Nielsen-Hayden.

Au programme, on devait parler de la magie, des nombreux lauréats de prix décernés en 2007, de la popularité des zombies, de l'écriture pour des publics d'âges différents, du réalisme et du partage de la science-fiction actuelle entre Verniens et Wellsiens. Le panel sur la magie m'a inspiré quelques notes pour le prochain roman de Laurent McAllister, qui est intervenu ensuite pour parler de l'écriture pour les jeunes et les adultes avec Debra Doyle, Lis Riba et James D. Macdonald.

Demain, comme le Grand Distrait ne sera pas là, il faudra que je le remplace au sein de la table ronde chargée de se pencher sur le grave sujet : « Kings, Seventh Sons, and the lamentable absence of miller's daughters ». La question, c'est de savoir si la fantasy est intrinsèquement non-démocratique. A priori, je dirais que oui, car elle glorifie des parcours particuliers et l'accession au pouvoir du héros récompensé par le roi, au point parfois d'accéder au rang de prince héritier, ou de devenir roi lui-même. C'est la structure des contes de fée, et il me semble qu'elle dit bien peu sur la nature de la société en question puisque la montée en grade (à prendre au second degré) peut se faire aussi bien dans une société démocratique que dans une société féodale. Ce sont les moyens utilisés, toutefois, qui s'opposent à l'essence de la démocratie, soit le dialogue et le compromis. Les héros sont rarement des boutiquiers, des savants ou des législateurs. Le plus souvent, ils accomplissent des exploits impressionnants, l'arme (ou la baguette magique) à la main, mais ils sont rarement du genre à transiger. (Un peu comme George Bush : « Vous êtes avec nous ou contre nous! »)

Toutefois, cette dimension exagérément individuelle de la trajectoire des personnages signifie sans doute que le principal reproche à adresser à la fantasy, ce n'est pas qu'elle milite pour le fascisme ou la féodalité, mais bien qu'elle ignore le monde réel en se retirant dans des univers fantasmatiques et se prive de presque toute pertinence sociale, si on considère le genre dans son ensemble.

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