2007-05-11

 

Au-delà de Nice

À Nice comme à Vancouver, l'avion atterrit au bord de la mer, mais je suis trop mal placé pour apercevoir la baie des Anges. (En revanche, je prends la photo ci-dessous des derniers moments avant l'atterrissage.) L'arrivée avec une demi-heure d'avance sur l'horaire explique peut-être la présence de deux douaniers seulement de la PAF, qui sont vite débordés par les 350 passagers débarqués d'un avion plein comme un œuf. Les files s'allongent et l'attente s'éternise. C'est l'occasion de faire la conversation. Si l'avion est aussi plein, c'est qu'au moins deux groupes de jeunes sont du voyage, facilement identifiés au moyen de leur habillement. Les tee-shirts bleus viennent de l'école Marguerite-Bourgeoys (mais de laquelle?) et entament un voyage qui les mènera en France, à Monaco et en Espagne. Les tee-shirts bourgogne sont de jeunes sportifs, dont certains qui sont allés précédemment en Équateur, mais je n'ai pas eu l'occasion d'en apprendre plus. Je me fais la réflexion que les voyages scolaires sont plus ambitieux qu'autrefois. De mon temps, comme on le voit dans cette photo d'un groupe d'étudiants de l'école secondaire Louis-Riel en visite à Rouen en mars 1986, on n'avait pas d'uniforme et encore moins de costume à l'enseigne du voyage! (Les jeunes de Louis-Riel tournent le dos à l'objectif : on les aperçoit entre les deux passants à l'avant-plan.) Et le voyage en question s'était limité à une visite rapide de Paris, ponctuée d'excursions pour visiter Rouen, Chartres et les châteaux de la Loire. Évidemment, la dimension internationale du voyage de ces jeunes en 2007 ne pose pas les mêmes problèmes qu'il y a vingt ans, avant la Convention de Schengen et son entrée en vigueur...

Ce n'est pas la première fois que je mets les pieds à Nice, mais je passe ma première journée un peu à l'est de Nice, à Villefranche-sur-Mer, dont le havre accueille maintenant les paquebots après avoir accueilli autrefois la marine royale de la France, les navires de guerre de la Russie et les porte-avions des États-Unis. Sans parler des embarcations de plaisance, du dériveur au yacht, en passant par le catamaran... Sur la photo ci-contre, les collines escarpées qui encadrent ce port naturel sont bien visibles. Elles ont longtemps favorisé le développement près du rivage; il a fallu que des prodiges soient accomplis par les ingénieurs des BTP pour que des routes majeures et un chemin de fer relient les établissements le long de cette partie de la Côte d'Azur.


Tunnels, remblais, viaducs : les ingrédients de la recette des ingénieurs du rail sont connus et ils ont tous servis dans le cas de la ligne de la SNCF qui passe par Villefranche-sur-Mer, surplombant la plage et le front de mer du village. En soi, Villefranche n'est guère qu'un faubourg de Nice; en soixante-quinze minutes de marche, on peut se rendre de Villefranche au centre-ville de Nice. Mais comme cette ligne dessert aussi Monaco, Nice et Cannes, elle ne va pas disparaître de sitôt. Le paysage est typiquement méditerranéen. Sur les collines qui forment un amphithéâtre naturel autour du havre, des villas, des résidences, des hôtels et des immeubles en copropriété sont étagés. Souvent, leurs habitants s'isolent ou ne viennent tout simplement jamais, puisque le béton est de plus en plus souvent un simple investissement immobilier, plus ou moins dopé par les spéculateurs fonciers. La nuit, on aperçoit les lampadaires qui illuminent les rues escaladant la montagne, mais non les rectangles lumineux des croisées. Les volets refermés sur les fenêtres des maisons et appartments filtrent-ils si efficacement la lumière? Ce n'est pas sûr. Les vacanciers des mois de juillet et d'août ne sont pas encore arrivés. Les spéculateurs n'arriveront jamais.

Mais si l'investissement est coûteux et un tantinet risqué, il n'en est pas moins séduisant pour un visiteur venu de pays où ne poussent pas les palmiers. Même les immeubles sont beaux, peints de couleurs claires et d'une grande pureté de lignes. Dans un pays aussi chaud et ensoleillé, ils ont souvent des balcons qui donnent sur la mer et leurs abords sont fleuris. Si mai au Canada est un mois encore difficile pour les fleurs, tout est vert et fleuri depuis longtemps en France. L'ensemble attire depuis toujours ceux qui ont les moyeux de séjourner dans la région. Dès la fin du XIXe siècle, on prenait ses vacances dans le sud de la France. Plus récemment, ce sont les acteurs et la jet set qui se réunissent dans la région. S'il fallait une confirmation de l'affluence des habitants de passage, elle pourrait venir de ce qui se jette au bord de la route, en face des luxueuses demeures cachées par de hauts murs. À preuve ce bustier féminin qui pendait dans les branches le long d'un chemin, vestige de qui sait quelle aventure ou rencontre...

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