2007-04-18

 

Contagion mémétique et sécurité

La contagion mémétique dont je parlais est sans doute en marche, même si on ne sait pas qui seront les prochaines victimes. Cela semble d'autant plus certain que les documents préparés par Cho Seung-Hui et transmis par lui aux médias (par l'entremise de NBC) invoquent nommément les tueurs de Columbine et incluent des photos qui rappellent certaines des poses prises par le tueur du collège Dawson sur son site. Un article sur le site de la BBC a tout de suite repéré les ressemblances. Ces ressemblances pourraient être voulues : les photos montrent Cho avec un véritable arsenal, incluant un couteau, un marteau et des fusils, ces derniers ne lui appartenant pas si on peut se fier aux reportages. Ce qui suggère que ces photos ont été mises en scène avec un certain soin et une certaine préméditation, et sans doute pas le matin même du massacre. Par conséquent, il est tentant de croire que le tueur de Blacksburg avait bel et bien vu les photos du tueur de Dawson.

Il y aura donc une prochaine fois. Le battage médiatique autour de l'affaire ne fait qu'en augmenter les chances. Que doit-on faire alors? Les universités canadiennes affirment haut et fort qu'elles ont à cœur la sécurité de leurs étudiants, mais ni à l'Université d'Ottawa ni à l'UQÀM n'ai-je été témoin de la moindre tentative de préparer les profs à une telle éventualité, comme je le signalais déjà en septembre dernier. Pendant ce temps, les grandes gueules de la télévision parlent d'armer les profs, à défaut d'armer les élèves. Je ne dirais pas non; cela pourrait redonner de l'autorité aux profs — mais si je me fais confiance pour bien utiliser une arme, est-ce que je fais confiance aux autres profs?

Trêve de plaisanterie : on ne va pas armer des milliers de profs, trois ou quatre jours par semaine, trente semaines par an, pendant des années, en attendant le prochain incident, qui peut survenir aussi bien à Vancouver qu'à Halifax avant que le Québec soit de nouveau concerné... Mais on peut sans doute améliorer les communications, voire la surveillance : si tous les profs avaient accès à internet dans leurs salles de classe, ils pourraient recevoir instantanément des avis par l'intranet universitaire. Et on peut imaginer qu'ils finiraient par avoir accès aux images des caméras internes de l'université en cas d'urgence. À l'UQÀM, les portes de certaines salles de cours (toutes?) se ferment de l'intérieur, ce qui est intelligent. Mais comme ce sont des portes parfois en partie vitrées, ce ne serait pas si difficile pour un assaillant déterminé d'entrer...

Les universités : champs de bataille du futur, ou bunkers?

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