2006-07-15

 

Le cas du calembour caché

Je n'ai pas fait le tour de toutes les critiques du film Pirates of the Caribbean: Dead Man's Chest, mais j'ai l'impression que le calembour du titre à double détente n'a pas toujours été relevé.

D'une part, il s'agit d'une allusion à une chanson qui joue un rôle mémorable dans le roman classique du genre, Treasure Island de Stevenson. (Mais il est permis aux francophones de préférer l'écriture chatoyante et nostalgique de Robert Margerit dans L'Île des perroquets. Dans une autre veine, il y a les romans de MacOrlan, L'Ancre de Miséricorde, pour les jeunes de cœur de tous les âges, et À bord de l'Étoile matutine. J'avais beaucoup relu ces livres, pour l'ambiance, quand je signais mes romans pour jeunes avec Corinne Aragaki.)

D'autre part, il s'agit d'une référence au coffre (chest, en anglais) du revenant Davy Jones, aux commandes du Hollandais Volant (contrairement à d'autres versions de la légende du Hollandais Volant, soit dit en passant). Mais le coffret en question contient le cœur battant de Jones, un cœur qui devrait normalement se trouver dans sa poitrine (chest, en anglais).

Quant au film, s'il est un peu étiré, il livre la marchandise : beaucoup d'action, quelques bonnes répliques, des acteurs qui s'amusent et des effets spéciaux qui sont en général d'une qualité qui fait oublier les ratages de Superman Returns. Il n'y a vraiment que la dernière scène du capitaine Jack Sparrow avec le Kraken qui est moins convaincante, la superposition de l'acteur sur fond de poulpe apparaissant trop clairement comme un trucage.

Sur le chemin du retour, j'ai noté qu'un campement de manifestants pour la paix au Proche-Orient a été monté à deux pas de l'Université Concordia à un bout de la place Norman-Bethune. Comme j'ai commencé par déchiffrer une condamnation d'une invasion et d'une occupation, j'ai d'abord pensé qu'il s'agissait de s'opposer à l'occupation du Tibet par la Chine (qui a fait don à Montréal de la statue de Norman-Bethune qui domine cette petite place), dans la foulée de l'achèvement par Bombardier du chemin de fer le plus élevé de la planète qui va relier le Tibet aux grands centres chinois et faciliter la venue des visiteurs. Il y a, après tout, une connection canadienne et québécoise. Mais non, il s'agit bien de manifestants qui désirent attirer l'attention sur les affrontements entre Israël et ses voisins, en particulier Gaza et le Liban.

Malgré tout, le train tibétain rejoint le maglev de Shanghai au nombre des trains incontournables pour ferrovipathes et touristes ferroviaires. Imaginez un train qui se déplace à cinq kilomètres d'altitude... Il y a quelques années, j'étais monté (en téléphérique) jusqu'à l'Aiguille du Midi, à 3842 mètres. L'air était déjà sensiblement plus ténu, mais les plateaux tibétains traversés par le train de Bombardier sont plus élevés que la cime du Mont Blanc (qui baisse d'ailleurs), le point culminant de toute l'Europe...

Ce n'est pas tout à fait l'équivalent d'un train à la surface de Mars, car la pression y est encore plus basse, mais si la terraformation augmentait un peu la densité de l'air, cela commencerait à y ressembler...

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