2006-06-27

 

Prémices de temps nouveaux

Le Globe and Mail répercutait aujourd'hui un article révélateur du Wall Street Journal sur les plans de retraite des compagnies aux États-Unis. (On peut en lire des versions çà et , et l'article suscite déjà les commentaires.) En gros, les pensions des dirigeants de compagnies aux États-Unis commencent à exercer une pression notable sur la santé financière de ces entreprises, une pression comparable, voire supérieure, à celle qu'exercent les fonds de pensions des employés! (Comme certaines compagnies ne promettent que des pensions réduites à leurs employés, les pensions des dirigeants peuvent bel et bien représenter l'essentiel de leurs engagements pour l'avenir.) Comme les employés des plus grandes compagnies se comptent par dizaines ou centaines de milliers tandis que les dirigeants se dénombrent par dizaines ou centaines tout au plus, le déséquilibre est saisissant.

On peut rapprocher ceci de l'état inquiétant — du moins pour 34 millions de travailleurs aux États-Unis — des plans de retraite supervisés par la Pension Benefit Guaranty Corporation. Selon certains calculs, il pourrait manquer jusqu'à 450 milliards de dollars aux fonds de pension des compagnies privées aux États-Unis. Comme toujours, on finit par se demander à quel point la prospérité actuelle des États-Unis est financée sur le dos des contribuables du futur. Mais il est également possible de considérer ces choix comme un pari sur la croissance dans la mesure où une croissance suffisante de l'économie permettrait, ceteris paribus, d'assurer beaucoup plus facilement qu'aujourd'hui, le paiement de ces obligations.

Cela donne un autre sens au concept d'« économie casino » qui remonte à Keynes...

Si ces tendances font partie des signes avant-coureurs (mais de quoi?), il y a aussi des événements dans l'actualité qui suscitent les questionnements. Personne ne s'est aventuré à faire un rapport entre les pluies diluviennes aux États-Unis et le réchauffement global; il s'agit d'une péripétie climatique ponctuelle, explicable par des causes immédiates facilement identifiables, après tout. Néanmoins, le réchauffement global prédit une augmentation de telles embardées météorologiques, et c'est apparemment la deuxième fois en trois ans que de telles inondations accablent les habitants de ces régions... Le profane ne peut s'empêcher de se demander, en lisant les comptes rendus des journaux, si ce ne serait pas les prémices d'un temps nouveau.

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