2006-06-24

 

D'un aéroport l'autre

En quelques années, l'expérience du voyageur qui prend l'avion au Canada a beaucoup changé.

La privatisation des aéroports, qui est souvent devenue un permis de dépenser sans retenue pour les aéroports incontournables, a eu pour conséquence la transformation de ces aéroports au terme de rénovations et d'agrandissements en série. Sans parler de l'expansion grandiose de l'aéroport Pierre-Elliott-Trudeau à Montréal, celui de Toronto est devenu le plus cher au monde pour les compagnies aériennes depuis la construction de sa nouvelle aérogare et celui d'Ottawa se classe parmi les meilleurs dans sa catégorie, ce qui n'a rien d'étonnant puisque sa reconstruction a coûté près de 300 millions de dollars recueillis au moyen d'une surcharge sur le prix des vols empruntés par les voyageurs ainsi pressurés...

Sans doute pour faire oublier cette gabegie, l'aéroport d'Ottawa a décidé de se cacher derrière les silhouettes imposantes de deux inuksuit qui tentent de rattacher l'aérogare aux traditions plus rustiques (et d'autant plus authentiques, par conséquent) des Inuit du Grand Nord... Enfin, si Vancouver a eu l'effronterie de choisir un inukshuk comme emblème de ses Jeux olympiques en 2010, on peut sans doute pardonner à Ottawa ce geste quelque peu trompeur puisque les chasseurs inuit n'ont jamais fréquentés les environs de la capitale...

En revanche, l'aérogare de Winnipeg rappelle le vieux temps des aérogares étroites et resserrées — et sans fioriture artistique. Il ne m'a pas fallu de temps pour en faire le tour, mais au moins on ne risque pas de se perdre. Et on ne perd pas de temps non plus à débarquer de l'avion pour se retrouver à pied d'œuvre.

Dans la journée, j'ai pu juger des trois aéroports, soit ceux d'Ottawa, Toronto (même si je n'ai pas quitté la zone de transit) et Winnipeg. Pour ce qui est du quotient de canadianité, Ottawa et Winnipeg avaient des comptoirs de Tim Hortons bien en vue... Un point pour eux. L'accès sans fil pour un ordinateur portable était payant à Toronto. Un point en moins.

En fin de compte, l'aéroport d'Ottawa a l'avantage d'être suffisamment compact pour que les déplacements ne soient pas pénibles, tandis que celui de Winnipeg pâtit d'un décor devenu un brin trop vétuste. Celui de Toronto est immense, ultra-moderne et flambant neuf, mais il a les défauts de ses qualités : il est immense, immense et immense... Mais tout l'argent investi dans ces nouveaux édifices rend-il le voyage plus facile? Ce n'est pas si sûr...

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